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Anima 23 ans

 

Anima 23 ans

 

J'ai eu connaissance de ma grossesse le 15 janvier. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours pensé être une femme ne pouvant pas avoir d'enfant...La réalité m’a rattrapée et j'ai du affronter ce problème. Même si certaines peuvent penser qu'il ne s'agit que de prendre des simples médicaments et hop c'est terminé (il ne s'agit là d'un discours que j'ai eu à entendre auprès de certaines amies), la réalité en est autrement. A chacun sa propre expérience et je dois dire que la mienne à été très douloureuse. Tout d'abord, je suis toujours étudiante, je vis avec mes parents (de confession musulmane), je galère question ressource et je pensais bêtement que mon ami était amoureux de moi...J'ai découvert peu avant ma grossesse que mon ami était marié (il devait soi-disant la quitter pour moi, c'était certainement pour mieux me garder), il m'avait donc menti...Sans aucune réflexion j'ai décidé de recourir à l'IVG d’un enfant conçu avec un homme marié, par moi étudiante sans stabilité. Enfin la pression de mon contexte familial aurait ruiné ma vie.

J'ai contacté un gynécologue à proximité de mon domicile, j 'ai respecté le délai d'une semaine avant la prise de médicament et je me suis présenté lundi matin pour effectuer la première partie du traitement de l'IVG. Après la prise des comprimés, «merci et au revoir mademoiselle, prochain rdv mercredi pour la seconde prise du traitement ». Je suis rentré et j'ai commencé à être malade. Très malade, des nausées, des vomissements, des sueurs froides, mes doigts étaient comme paralysés, j'avais comme de l'exéma dans les oreilles, je ne pouvais plus ingérer une substance même de l'eau sans vomir juste après. Je restais pitoyablement par terre a proximité des WC gisant comme une victime sur le sol. Ma famille me voyant complètement malade, ne comprenait pas ce qui se passait et j'ai du prétexter une violente gastro pour ne pas éveiller les soupçons (je me répète mais je suis censé être vierge et s’ ils l'avaient appris c'était la mort qui m'attendait). Mardi toujours les mêmes symptômes et aucune parole réconfortante pour moi, je me sentais extrêmement seule (et pourtant j'ai des amis...).Mon « pseudo-chéri » faisait semblant et me disait « c'est bon ! ca va passer ! ». Mercredi matin, c'était la suite du traitement mais j'étais toujours à jeun depuis lundi (puisque je vomissais tout), je n'avais plus de force, j'avais la sensation d'être au bord de la mort, ajouté à une angoisse effrayante que ma famille découvre la vérité. Je ne pouvais plus tenir debout, j'ai du attendre que mes parents sortent pour que mon ami vienne me chercher et direction les urgences parce que je ne pouvais plus avancer, me tenir debout. J'aurais pu demander la mort tellement je souffrais de mes symptômes. Aux urgences après un rapide examen, je me suis fait baladée par le docteur (un homme) qui a dit que c'était dans ma tête, que le psychologique prenait place sur le physique et que je devais partir, passer chez le gynéco pour la seconde partie du traitement, et rentrer chez moi. Même pas un médicament, juste « rentrez chez vous, vous avez décidé d'avorter, voici ce qu'il faut endurer »! Après que mon ami se soit énervé contre le médecin, j'ai eu le droit à deux suppositoires qui n'ont pas abrégés mes souffrances. Je suis retourné chez mon gynécologue qui devait me fournir les seconds médicaments, un petit examen, faut prendre les pilules et merci au revoir, et pourtant j'étais au plus mal, j'étais au bord de ce qu’un humain pouvait supporter et je souhaitais la mort. C'est même ce que je lui ai dis. Il m’a dit « vous prenez les médicaments, si vous les vomissez tant pis ! je vais juste vous prescrire une piqure de prinpéran pour les vomissements ». J'ai presque supplié pour qu'il me la fasse et ensuite prendre les médicaments pour ne pas vomir, il fallait que ça marche, je ne pouvais pas rester malade. Chaque seconde était l'occasion d'une nouvelle larme qui coulait sur mon visage mais personne pour m'aider dans ma solitude, dans cette épreuve, dans cette douleur. Pas de temps pour les femmes qui subissent une IVG...Je suis montée dans la voiture de mon ami et j'ai vomie les médicaments seulement 10 minutes après la prise. Soucieuse de l'échec du traitement et toujours malade j'ai commencé à lire les forums sur l'IVG et le rejet des médicaments, j'étais au plus mal. J'ai trouvé une infirmière qui est venue vers 18h, et peu de temps après je n'avais plus mes douleurs. Plus rien...Seulement des règles abondantes.

 

J'ai découvert ce site IVG.NET avec ce numéro de téléphone et j'ai eu une agréable jeune femme au téléphone qui a su me réconforter et trouver les mots pour me sauver de ma détresse et ma solitude. Je n'avais rien expulsé et l'angoisse de mes règles abondantes me plombait le moral. Que pouvais-je dire à mes parents intolérants? Je devais sourire devant tout le monde et subir le pire au fond de moi. J'ai expulsé 72heures après les seconds médicaments. Des que j'ai expliqué par téléphone a mon ami que « quelque chose » était sortie de mon corps mais que je ne savais pas si c'était ça, le soir même je reçois un sms en me disant que chacun devait reprendre sa vie, qu'il ne souhaitait plus me voir et ne rien savoir de cet avortement...C'est dans les moments difficiles que l'on sait si la personne qui est en face de vous et un homme ou non...C'était juste dire des belles choses sans les penser...et quand tu as un problème qui me dérange, va t'en...Bref, quelqu'un m’a dit que les ruptures après une IVG étaient très fréquente, je ne sais pas si c était pour réduire ma peine mais en tout cas je pense que rien n’arrive par hasard. J'ai été effectuer ma visite de contrôle pour voir si j'avais expulsé et selon mon médecin oui, je n'ai plus rien...(des fois j'ai des coups de paniques et je pense et si il c'été trompé!!!). Je n'ai plus eu mes règles à peu près deux semaines (en gros) après le début du traitement donc je suis plus à l'aise.

Je souhaite dire que c'est une expérience des plus difficiles, que l'on est face à sa réalité et à sa fragilité (pourtant je me croyais forte). Cela m’a permis de voir que mon ami n'était pas sincère avec moi alors que moi oui et que je l'aime. Je n'aurais pas pu assumer cet enfant. Si je l'avais gardé, toute ma famille m'aurait tourné le dos et mon ex aussi...Je rêve de pouvoir tout donner à un enfant. Aujourd'hui, je vais mieux. Je me dis qu'il faut tirer les leçons de chaque chose, oublier son passé qu'il soit simple ou composé, et participer à son présent pour qu'il soit plus que parfait... Merci Blandine, écoutante d'IVG.NET pour toute ton aide. Et ne restez pas seules les filles ...Courage

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