J'ai 21 ans, et je suis en couple depuis bientôt 5 mois. Il y a deux semaines, après de nombreux doutes, je me suis décidée à faire un test de grossesse qui s'est avéré positif. Mon premier réflexe à été d'en parler à mon copain (qui avait déjà connaissance de mes doutes), une longue discussion nous a amené à la conclusion qu'il n'était pas judicieux de garder cet enfant. Je savais que j'étais proche du délai légal pour l'IVG du coup on a foncé au planning familial le plus proche de chez moi, qui ne s'occupait pas des IVG (Centre beaucoup trop petit). Ils m'ont donné les coordonnées d'un centre s'en occupant et j'ai eu un rendez vous assez rapidement. Etant certaine de mon choix, on a commencé directement la procédure, rencontre avec l'équipe psychologique et le médecin qui s'occupe de l'intervention, échographie, frottis vaginal et tout le tsouin-tsouin. Et là,... surprise, j'en suis à environ 12 semaines de grossesse. Soit à la limite du délai. Il s'avère qu'après une grosse montée de stress, le médecin me parle d'un médicament, a prendre 2 jours avant l'intervention. Ce comprimé est supposé aider à la dilatation du col de l'utérus ce qui permet une IVG tardive. On opte pour cette option. Je retourne donc au centre le mercredi qui suit pour prendre le dit comprimé et signer un papier stipulant que je suis bien certaine de vouloir mettre un terme à ma grossesse et que prendre ce comprimé pourrait avoir des effets néfastes sur le bébé si je venais a changé d'avis, et deux jours après : retour au centre pour l'intervention en elle même (par aspiration). J'avais du au préalable insérer deux comprimés dans mon vagin (là aussi pour favoriser le travail du col) ceux ci provoquant de "petites contractions".
C'est là que tout se "complique". J'étais pliée en deux de douleur dans la salle d'attente, en pleurs. Il est prévu avant l'intervention que l'on donne à la patiente un relaxant et un anti douleur. Ceux ci n'ont eu aucun effet. Au moment de l'intervention, le médecin, me trouvant en larmes et courbée en deux sur ma chaise en me tenant le ventre de douleur, recommande la prise de second anti douleur, ce que je fais. L'intervention commence et pas moyen de déstresser, et de faire abstraction de la douleur toujours bien présente. Pour une raison obscure, l’anti douleur, anesthésiant local et le relaxant ne font aucun effet. Je pleure de douleurs durant toute l'intervention, le médecin essayant vainement de me calmer tout en procédant à l'intervention. C'est seulement une fois l'intervention terminée et le stress retombé que les médicaments ont commencé à faire effet. Depuis deux jours, j'ai un mal de ventre plus ou moins intense qui vient et repart, mais le problème n'est plus tant dans la douleur physique que psychologique. Je ressens comme un vide à l'intérieur de moi. Le RDV post intervention à lieu dans 3 semaines et j'ai hâte d'y être pour parler de ce sentiment au psychologue qui assure le suivi, mais en attendant je ne sais pas trop quoi faire. J'ai un peu peur d'en parler à mon copain, de peur de le culpabiliser sans le vouloir. Il a été présent tout au long du processus, m'a accompagné à chacune de mes visites au centre, et est resté me tenir la main tout au long de l'intervention. Je sais la chance que j’ai d'avoir un copain aussi présent dans ce genre de situation après seulement 4 mois de relation, d'autant que même une fois l'intervention terminée, il continue de me dire à quel point il tient à moi. Il continue de s'assurer que tout va bien pour moi, pour nous... mais je ne peux pas empêcher de me sentir coupable de ce que j'ai fait. Il s'agissait tout de même d'un être vivant, et je pense qu’être à un stade aussi avancé de la grossesse n'a pas aidé. Je sais que le délai a été fixé à ce moment de la grossesse car à cette période l'embryon est plus proche du bébé que du simple amas de cellules et je pense que ça accroît ma culpabilité. Comment faire pour m'en défaire?