Emilie 19 ans, ivg a 16 ans,

Emilie,  En 2013 cela faisait 2 ans que j'étais avec mon copain, amour qui se passait plutôt bien. Mais en Juin 2013 un rapport a fait qu'un petit papillon s'est logé dans mon ventre.

Juillet 2013 : un mois que je n'avais plus eu de règles mais ayant souvent du retard,  je ne me suis affolée que lorsque je ne pouvais plus dormir sur le ventre et que mes matins étaient rythmés avec des nausées.

 Dans le mois de juillet, j'ai fait deux tests de grossesse se révélant positif très léger. De toute façon j'avais rendez vous le 02 août 2013 pour une visite de contrôle. J'étais si heureuse de te porter, j'avais appelé papa au boulot pour lui dire. Il était content … du moins c'est ce qu'il laissait paraître. Sa mère a été mise au courant le jour de ma visite de contrôle et ma mère j'ai attendu, je n’avais que 16 ans et lui 18 ans. Chacun chez nos parents. Situation donc un peu plus complexe à cet âge. Le 02 août arriva. Je suis allée au rdv accompagnée de ma mère qui n'était toujours pas au courant. L’ambiance dans la salle d'attente fût stressante. Voilà mon tour. " Mademoiselle ***  à vous". Mon cœur se mit à battre... Il installe ma mère dans son bureau et nous partons dans son local d'examen. Il me posa quelques questions puis m'a fait une échographie d'abord abdominale pendants 10 sec avant de vite m'en faire une vaginale. Quand tout à coup, je le sens s'arrêter, puis grand silence. Pour enfin me dire deux ou  trois fois d'affilé. " Vous êtes enceinte.." et là je me suis mise à pleurer. je me sentais femme c'était magnifique... j'étais aux anges. Il me dit " vous voulez que je l'annonce à votre mère ou vous allez lui annoncer ? " je lui réponds que je vais le faire. Je sors du bureau en gardant le silence. Le gynéco a bien gardé le secret également. Je sors de la clinique. Ma mère se doutait de quelque chose. Mon copain l'annonça à sa mère qui voulu de suite que j'avorte. Pour moi c'était hors de questions. Cette même après midi, je suis allée au laboratoire faire ma prise de sang qui le lendemain révéla que j'étais bel et bien MAMAN  

L'annonce à ma mère fût délicate. je me suis prise une morale par sa mère et la mienne autant dire très dur à encaisser. Tout le monde voulait que j'avorte. mon copain ne savait pas trop. J’hurlais, je pleurais pour sauver mon bébé, ma vie, je l'aimais déjà tellement...Le lundi arriva, le rdv du gynéco passé tout ça pour me dire qu'il m'a déjà pris un rdv au planning « au cas où ». j'étais perdue. Je ne me voyais pas tuer mon propre enfant ni même un autre.

On m'a prescrit des médicaments pour me shooter du genre antidépresseur etc. je n'ai pas su me défendre malgré tout ce que j'ai fais. J'avais donc rdv  a mi août pour avorter par intervention chirurgicale. j'étais a 10 SG. On m'a soutenu que « le cœur ne fonctionnait pas bien » alors que ce n'était pas écrit sur papier (ils me l'ont donné sur mas demande 2 ans après intervention ». Cet hôpital de m…  est même allé  jusqu'à me changer mes doses de CYTOTEC pour dilater mon col ce qui m'a beaucoup fait souffrir.

Le 22 août arrive. Je fais le chemin maison hôpital en larmes bourrée de contractions de malade. Je sentais mon bébé de plus en plus. Rien de pire. Je n'avais pas dormi de la nuit. Je suis montée dans le service en me roulant  par terre de douleurs mais personne n'en a tenu compte. On m'a envoyé dans une chambre comme par hasard la 2022 le 22 est donc devenu mon chiffre porte malheur. Je m’installe et prend mes antibios que j'ai directement revomi et sans être calmer. J’attendais mon tour en me tordant. Contractions horribles et je cris dans tout le service. Je n'en peux plus. Je marche pour dilater mon col, j'insulte tout le monde. Je pleure. Je suis à bout. je ne veux pas y aller. Aux alentours de 9h arriva l'heure qu'on me dise " vous allez faire pipi. c'est l'heure d’y aller " et là je m'écroule. Je ne sens plus mes jambes ni aucun membre de mon corps. Je suis à vif. On me met sur le brancard. Je deviens agressive. Ils se mettent à 3 pour me mettre sur ce p… de lit. Direction le bloc opératoire. Je m'accroche au mur, je pleure énormément. Dans l'ascenseur j'hurle. Mais tout le monde ignore ma souffrance. Arrivée au bloc, le personnel s'embrouille car je n'ai pas été perfusée ni calmée. Ambiance froide super. On me branche, m'attache et surtout on sort des grosses poubelles en ferrailles devant moi et là je me débats mais je suis impuissante et attachée.  

Au bout de 15 respirations dans le masque je me suis endormi. Pour me réveiller 3h plus tard branchée de partout, je soulève ma couverture et hurle. Je me suis vidée de mon sang. Tu n'es plus là. Je n’arrive pas à pleurer. Je lutte pour me réveiller. On me débranche et me descend dans le service où on me donne à manger. Je ne touche pas au plateau. l'appétit m'a quittée. Je lutte, je me force à me réveiller ce qui ne marche que peu pour attendre jusqu'à 15h qu'on me dise faire pipi. « Tout s'est bien passé, merci, au revoir, vous pouvez partir » avec à peine 8 de tension. Personne ne vérifie si j'ai fait pipi. Je pars donc comme ça sans avoir urinée avec une petite tension sans rdv pour un suivi après ni rien. Ce qui me porta malheur car un mois après l’opération, je suis retournée voir mon gynéco qui m'annonça que je n'avais pas tout évacué. Que j'avais une infection dû au bloc plus infection vaginale et urinaire j'ai beaucoup souffert donc retour au cytotec sinon c'était deuxième aspiration par anesthésie générale.  

Enfin bref,  Je termine en pleurs pour vous dire que depuis ce jour là ma vie reste un enfer. Les femmes enceintes je ne peux toujours pas les regarder. Ma vie à basculée. Je me suis battue l'année dernière pour récupérer mon dossier, mes échos. Je n'ai pas tout eu. Je sens donc une magouille derrière tout ça. à voir à l'avenir. Je m'en veux terriblement de ne pas avoir su me battre assez pour le garder.

Donc svp les jugements c'est non ! c'est une page d'entraide aussi et non qui est faite pour être jugée c'est assez dur à vivre au quotidien.

Ma situation actuelle : je ne suis plus avec le papa car on s'est quitté un mois

après l'IVG pour pleins de raisons. Je suis en couple mais malheureusement bb espoir n'est pas au programme. Repose en paix, mon tendre petit Amour. Je t'aime.